Plusieurs civilisations ont de plus, l'idée d'utiliser les lettres de leur alphabet pour représenter les nombres. Ceci permet de donner un sens à certains d'entre eux : ce sont les calculs cabalistiques. Le nombre correspondant à une lettre devient fonction de la position de celle-ci dans le mot ; la nécessité de marquer le "rien" se fait sentir. L'origine du zéro reste toutefois obscure. Il existe de façon sûre dans des textes indiens du VIème siècle où il prend la forme d'un point. Dans des écrits astronomiques grecs, le zéro est représenté par la lettre o initiale du mot grec omdem : "rien".
Les indiens appelaient le zéro : sunya c'est-à-dire le vide. Traduit en arabe cela donna sifr, qui traduit en latin quelques siècles plus tard donna zefiro. On oublia le fi et l'on obtint zéro. Ce sifr finalement désigna la collection entière des symboles permettant d'écrire les nombres, les chiffres : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9.
Il ne peut y avoir de nombres négatifs sans zéro. Ni les calculateurs Babyloniens et Egyptiens, ni les penseurs grecs et à leur suite les mathématiciens arabes, n'ont disposé de la notion générale de nombres négatifs. Les premiers à utiliser des quantités négatives furent les mathématiciens indiens, notamment Bramagupta, qui dès le VIIème les utilisèrent pour des besoins comptables.Les biens étaient représentés par des nombres positifs et les dettes s'inscrivaient comme des quantités négatives.
Il faudra attendre la fin du XVème pour voir apparaître en Occident des êtres numériques non positifs... On établit des règles d'utilisation sur ces êtres : la règle des signes. Cependant on leur dénie l'existence en tant qu'êtres réels, donc comme nombres. Ils sont désignés par numeri absurdi. Même Descartes plus tard (1596-1650) désigne une racine non positive d'une équation comme une racine fausse. Carnot (1753-1823) écrit : "Pour obtenir réellement une quantité négative isolée, il faudrait retrancher une quantité effective de zéro : opération impossible. Comment donc concevoir une quantité négative isolée ?".
La forme actuelle de nos chiffres, notre système décimal, vient donc de l'Inde de l'Ouest, par l'intermédiaire des Arabes. Mais ce n'est guère qu'au XIIIème siècle qu'elle pénétra en Italie, adoptée par les commerçants de Florence. Son emploi n'est généralisé qu'au XVIème siècle.